Professeur Thomas DJOTIO NDIE, ancien étudiant de l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique, promotion 1997. Il a fait 2 breaks en entreprise : le 1er de 1997 à 2000 où il démarre sa carrière professionnelle dans le domaine du Génie Logiciel, et le second de 2002 à 2004 où il va s’intéresser aux domaines Réseaux Systèmes et Sécurité. Il est revenu à l‘ENSP en 2000 pour un DEA en Sciences de l’Ingénieur spécialité Génie Informatique et en Décembre 2004 pour la thèse de Doctorat/PhD qu’il soutiendra en Septembre 2008. Dans sa thèse il propose (1) VeSMp, un protocole d’Administration à distance basé sur les SMS-GSM comme alternative aux protocoles existants fonctionnants sur les réseaux Internet classiques, et (2) un modèle intelligent de gestion d’intrusions dans les réseaux classiques. Recruté comme Doctorant-Assistant en Janvier 2008 à l’université de Yaoundé 1 (UY1), il est aujourd’hui Maitre de Conférence des Universités, Enseignant-Chercheur à l’UY1 et a un poste à l’ENSP au département de GI. Co-Responsable Scientifique de l’Equipe-Projet Masecness du LIRIMA-INRIA, Il mène ses recherches au Laboratoire d’Ingénierie Mathématique et des Sciences de l’Information (LIMSI) de l’ENSP ; il est aussi actuellement Chercheur-Associé à l’INRIA Nancy-Grand-Est où il copilote une équipe de recherche (IoT4D) avec l’Equipe de Recherche Madynes.
Les domaines dans lesquelles il effectue ces recherches ont beaucoup évolués. Il a démarré sa carrière de chercheur en ingénierie de logiciel, puis dans le réseau, la sécurité, les systèmes logiciels et aujourd’hui il est plus concentré dans les réseaux sans-fil notamment dans les réseaux sans-fil d’accès qui constitue d’ailleurs son axe principal de recherche. Lauréat de la bourse d’Excellence Alexander Von Humboldt 2015, il travaille en partenariat avec l’Université des Sciences Appliquées Bonn-Rhein-Sieg de la République Fédérale d’Allemagne pour mener à bout cette initiative baptisé WiABox 2507.
Ses activités de recherche qui le tiennent le plus à cœur actuellement est le souci de contribuer à aider les zones rurales à rattraper le retard numérique en leur dotant des technologies d’accès internet, large bande, haut débit qui leur permettront de bénéficier sur place des services réseaux internet comme c’est le cas actuellement dans les zones urbaines.
Globalement, les bénéficiaires de ses recherches sont les pays en voie de développement, particulièrement le Cameroun qui est un hub scientifique sous régional qui doit concrétiser son monopole en aidant d’autres pays voisins de bénéficier de ses résultats. Son Equipe-Associé IoT4D INRIA va installer en Août prochain sur le campus de l’ENSP un banc d’essai expérimental de réseau de capteurs sans fils (RSCF) pour permettre aux étudiants de Master et Doctorat de l’ENSP, Faculté des Sciences, CETIC, et bien d’autres de réaliser les preuves de concepts de leur activités de recherche. Il sera organisé à la suite de cette installation, un séminaire de renforcement des capacités des étudiants du domaine.
Comme tous les chercheurs du domaine de sciences appliquées des Universités Camerounaises, il fait face aux problèmes de manque d’équipements pour mener efficacement les recherches. Tout d’abord un chercheur doit avoir un cadre ou environnement de travail équipe. L’université et le MINESUP font des efforts d’équiper les laboratoires mais malheureusement la population estudiantine étant en augmentation, les moyens techniques expérimentaux ne sont pas toujours là, ce qui constitue un véritable frein pour lui et aussi presque pour tous les collègues dans toutes les universités du Cameroun qui font dans la recherche appliquée ou expérimentale. Il faut donc des laboratoires équipés. Faute de cela, il est obligé de travailler avec des partenaires pour bénéficier des infrastructures qu’ils offrent pour essayer d’avancer.
Il encourage beaucoup les étudiants qui deviennent aujourd’hui des ingénieurs très jeunes à ne pas faire de pause. Il les encourage beaucoup à continuer directement pour que tout en gardant cette constance qu’ils ont après leur master, de se sacrifier encore 3 ou 4 ans pour faire une thèse de doctorat et il y a beaucoup d’opportunités qui leurs sont offertes. Ailleurs pour s’engager il faut justifier les moyens pour faire une thèse. Ici chez nous c’est par passion et foie que l’on fait la recherche, ce qui justifie beaucoup de sacrifices personnels qu’il faut faire. Même si les moyens ne sont pas là, ce n’est pas très grave. L’université se bat aussi par des moyens, notamment le gouvernement Camerounais qui a obtenu par le Directeur de l’ENSP le projet CETIC dont il est le Coordonnateur National. C’est parmi tant d’autres, un exemple de projet qui vient en appui aux chercheurs de nos Universités locales. Ce sont des initiatives pensées, obtenues suite à des compétitions de haut niveau et organisées pour venir en appui aux chercheurs confirmés et contribuer à l’encadrement des jeunes-chercheurs (master et Doctorat/PhD). Il y a des opportunités que certaines industries vont offrir de travailler sur certains sujets/projets bien précis contre un certain nombre d’appui financier pour aider les étudiants à continuer de l’avant et d’être très bon. Internet reste aussi une source d’innombrables possibilités offrant des bourses pour Doctorants, Postdoctorales et même pour des chercheurs expérimentés. La clé reste le travail, la foi et la persévérance, c’est se fixer les objectifs précis, capitaliser des difficultés et des échecs et rester positif pour l’atteinte de ses objectifs.
Ronny SAMO, ENSP, 4GI